Un projet anti-harcèlement tout en musique et en hashtags

Un projet anti-harcèlement tout en musique et en hashtags

À Marcinelle, des élèves de 11 à 13 ans en situation de handicap de l’institut médico-pédagogique se sont lancés une mission.

Leur objectif : sensibiliser les autres enfants au harcèlement d’une manière originale.

Dans le cadre de leur cours d’éducation à la philosophie et à la citoyenneté donné par Melissa Petolillo, ils ont décidé de créer un clip vidéo.

Dans ce film, ils mettent en scène une situation de harcèlement sur la musique « Fragile » de Soprano.

Ce sujet sensible a été au départ apporté en classe par les enfants.

Curieux d’en parler ou parfois même victimes de ce phénomène, il était temps pour Madame Petolillo d’en discuter plus profondément avec ses élèves.

« Depuis ce moment, lors de chaque cours, nous organisons un cercle de parole » explique-t-elle. « Les élèves ont une certaine difficulté à mettre des mots sur ce qu’ils ressentent. Ces moments de parole permettent aux enfants de se sentir en confiance mais aussi d’être à l’écoute » explique-t-elle.

Le but derrière ce projet ? Sensibiliser et délier les langues autour de cette violence physique et mentale qui arrive bien plus souvent qu’on ne le pense.

« C’est bien ce qu’on fait ici dans ce cours, on ose parler de beaucoup de choses et ça règle parfois les soucis » confie un élève.

« J’aurais bien aimé qu’on m’écoute ou qu’on me dise comment m’en sortir » confesse un autre. 

« J’ai eu des soucis dans mon ancienne école, je ne savais même pas qu’il existait un numéro vert, mais maintenant je le sais » ajoute un enfant de la classe de Madame Mélissa.

L’idée d’un clip vidéo était motivante pour les élèves. C’était une manière ludique de les mettre en scène.

« Ils étaient extrêmement fiers de s’occuper de la mise en scène et de créer ce projet, on pouvait le voir dans leurs yeux » souligne Madame Petolillo.

Ils ont ensuite réalisé des panneaux affichés dans les couloirs. Ils y dénoncent le harcèlement, mais aussi le cyberharcèlement qu’ils ont déjà pu rencontrer sur le réseau social TikTok.

#Moche, #bête,  #nul… Ce sont les hashtags que rencontrent au quotidien les enfants sur cette plate-forme. « Dans le clip, nous avons entouré un miroir avec le logo des réseaux sociaux pour dénoncer que les hashtags ne les définissaient pas » explique Madame Melissa.

 

« Après finalisation de notre clip vidéo, mes élèves l’ont montré aux autres enfants. Ils ont expliqué les scènes et expliqué en quoi le comportement d’un harceleur n’était pas bon » continue l’enseignante.

« Ils deviendront de vrais ambassadeurs dans le futur. C’est un rôle qui demande constamment du travail » précise-t-elle.

Dans le futur, elle aimerait prendre contact avec l’ASBL «Dans ma RUCH’» pour continuer à  en parler.

« Parfois les adultes ne nous écoutent pas, ils pensent que ce qu’on vit ce n’est pas grave alors que si, c’est grave » nous mentionne un élève.

Pour en savoir plus sur ce projet porté par les élèves de l’école secondaire de l’IMP de Marcinelle : 071 44 64 64 – communication.dgas@hainaut.be

Dans les Yeux de …….. Fabrice Ligny

Dans les Yeux de …….. Fabrice Ligny

La rubrique « Dans les Yeux de…. » est l’occasion de mettre en avant l’un des membres du personnel de nos services, écoles et organismes.

Fabrice Ligny est l’un des 2500 membres du personnel provincial aux multiples passions. Il a développé un projet qu’il propose à tous ses collègues enseignants. Interview.

Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes?

Je suis enseignant à l’école secondaire de l’Institut Médico-Pédagogique de Marcinelle, depuis plus de 10 ans.

Bachelier en sciences humaines, j’enseigne la philosophie et la citoyenneté. Egalement musicien, je suis programmateur pour les soirées de musiques électroniques au Rockerill (Marchienne-au-Pont).

En 2016, j’ai fondé un collectif de professeurs des religions, de morale et de philosophie et de citoyenneté.

Pouvez-vous nous parler de votre carrière en tant qu’enseignant?

Elle a débuté en 1998 dans l’enseignement spécialisé.

J’ai tout de suite adhéré aux challenges que ce type d’enseignement proposait.

Le côté humain, social, affectif ajouté aux apprentissages tant disciplinaires que transversaux sont tout à fait en adéquation avec ma philosophie de vie.

Ma profession est passionnante, j’ai la chance de travailler dans une école où les arts et les projets multidisciplinaires sont les bienvenus.

C’est de cette façon que j’aime travailler : nous essayons d’appuyer les apprentissages sur des activités ludiques et motivantes pour les élèves.

Et quelques mots pour votre passion pour la musique ?

En 1998, je menais deux carrières de front ; musicien et enseignant.

J’ai mis ma carrière d’enseignant entre parenthèses pour aller au bout de mes rêves de musicien.

Ce que j’ai fait en voyageant partout dans le monde. Finalement, j’ai atterri en 2009 pour vivre pleinement ma vie de famille (j’ai 3 filles). J’ai donc repris le chemin de l’école avec les bagages bien remplis d’expériences et de motivation.

Désormais, vous vous battez pour une cause qui vous tient à cœur ?

Tout à fait. J’ai toujours été attiré par les chiens, je ne sais pas pourquoi, et il se fait qu’ils me l’ont toujours bien rendu. J’ai ainsi été bénévole pendant plus d’un an à la S.P.A de Charleroi avec ma fille.

Je promenais les chiens enfermés en cage toute la semaine et ai tout de suite été attiré par ces chiens dits agressifs, « méchants »… ou plutôt incompris et stressés.

Je me suis posé beaucoup de questions sur la problématique des abandons. C’est devenu une lubie chez moi. J’ai observé et écouté les gens qui venaient abandonner leurs animaux, fait beaucoup de recherches sérieuses pour comprendre ce phénomène. Il en est ressorti que l’éducation du public pouvait servir de levier pour faire diminuer ces abandons.

Si je voulais sauver plus de chiens, plus d’animaux, il fallait passer par l’éducation des jeunes… Et au sein de notre collectif d’enseignants, j’ai lancé le projet « Refuges et tableaux noirs ».

Pouvez-vous en dire plus sur ce projet ?

Plus de 30% des abandons résultent de problèmes comportementaux des chiens, ceux-ci étant issus d’une méconnaissance de leurs besoins fondamentaux.

Combien de personnes savent que travailler l’intelligence d’un chien est essentiel à son équilibre ?

Combien de personnes savent qu’un chien à besoin de mastiquer quotidiennement pour se sentir bien, apaisé et fatigué ? Qu’il doit se dépenser ?

Ne pas le savoir, c’est aller au devant de problèmes comme la destruction (du canapé, des pieds de table), l’hyperactivité voire de l’agressivité, les aboiements, l’anxiété, etc.

Ce projet est destiné à corriger ce manque d’information, en éduquant et en informant les jeunes. Il s’est amplifié pour aborder la maltraitance animale, la multiplication des chats errants, les élevages intensifs peu respectueux de la vie des animaux concernés, etc.

Quels sont les bénéfices attendus pour les élèves?

En 2021, à l’heure où l’humanité tend enfin à reconnaitre que les animaux ont des sentiments et une conscience d’eux-mêmes, on ne peut ignorer cette problématique, cette philosophie, dans le cursus d’un élève.

Ils doivent ressortir de ces activités avec l’idée que l’animal est un être vivant avec ses humeurs, ses joies et ses peurs. Que la vie d’un animal est précieuse, ils cohabitent avec nous, et on se doit de les comprendre.

Les jeunes comprendront ainsi mieux l’impact de leurs actions sur la nature, sur la biodiversité et sur leurs propres animaux. Ils apprendront également que c’est dans l’action qu’on fait avancer les choses, que l’on peut réellement aider.

On organise donc entre autres une collecte de dons car « si je donne un objet de mastication à une association, je sais qu’un chien sera apaisé pendant quelques heures grâce à moi ; si je donne de la nourriture, je lui assure ses ressources pendant quelques jours etc».

Quel plaisir pour moi de voir des élèves revenir en classe avec leurs observations et récits d’activités proposées à leurs animaux après un cours sur le sujet !

Et souhaités pour les animaux?

Là, on joue sur deux tableaux (noirs ?).

Un bénéfice purement caritatif car la récolte de dons va aider les refuges et associations dans leur combat quotidien.

Et le second volet se joue à long terme : les bénéfices des apprentissages des élèves devraient, s’ils sont répétés chaque année, amener à changer l’approche et la compréhension des animaux de compagnie, et plus largement du bien-être des animaux domestiques, d’élevage et sauvages.

Ce sont d’ailleurs des éléments qui devraient avoir une part belle dans les programmes scolaires.

Pour participer au projet « Refuges et Tableaux noirs » avec vos élèves :