Historique de la création du film à l’école provinciale d’enseignement spécialisé « René Thône »
Au niveau de la conception du film, l’idée des enseignants a été de laisser leurs élèves – dont certains sont des non-lecteurs et/ou n’écrivent pas du tout – construire le récit, en les accompagnant dans les étapes de création d’une histoire tout d’abord, et ensuite d’un film.
M. Thomas ayant suivi une formation complémentaire en audiovisuel à visée cinématographique, il a également pu compter sur Antoine Staquet, un ingénieur du son, venu donner une formation aux élèves. Camera-ETC a accompagné les étapes de l’écriture du scénario et du montage.
Il leur fallait bien entendu aussi du matériel :
« Grâce aux 2000€ du projet, nous avons pu acheter une caméra d’occasion, un micro, une perche, des câbles, batterie, carte SD,… Et bien sûr, le mythique clap, accessoire essentiel de tous les tournages » détaille-t-il.
Et le thème du film a directement découlé du CSEM :
« L’appel à projets dont nous avons été lauréats était avait pour thème : « un quartier à média-tisser ». Nous avons naturellement choisi des lieux de tournage très proches : les locaux de l’administration de l’IMP, la bibliothèque Hainaut Doc’ à Marcinelle, les hébergements du SRJ de l’autre côté de la rue ou encore la Vestiboutique à la Cité Parc, et même, le Bois du Cazier ».
Quant au processus créatif :
L’idée du scénario, venue des jeunes et légèrement allégée par « Caméra-Etc », a d’abord été mise en scène avec des playmobils. Nous voulions nous assurer que les élèves avaient bien compris toute l’histoire.
Ils ont ensuite donné des noms à tous les personnages, une identité propre avec un trait de caractère,… Ensuite, on leur a demandé qui voulait s’occuper du son ou de la caméra, qui voulait être acteur.
On a essayé de tenir compte de leur capacités d’expression et de leur volonté et on a désigné les 5 élèves qui allaient tenir les rôles principaux. Les autres étaient techniciens ou figurants. Tous sont passés au moins une fois devant la caméra.
Au total, le tournage a duré 3 semaines, à raison de journées complètes de 8h à 16h sauf les mercredis, juste en matinée.
Tous les élèves ont ainsi pris part à ce projet pédagogique et artistique tout à fait hors du commun.
De l’avis de Monsieur Thomas, ils en ont tiré de nombreux bénéfices :
« Ce projet a apporté aux élèves une confiance en eux, l’apprentissage d’un travail en équipe, le développement de l’expression verbale et non verbale. Ils ont aussi développé une image positive d’eux et de leurs compétences.
Bien sûr, ils ont aussi énormément appris sur la structure narrative, le schéma de l’histoire, ce qui n’est pas du tout évident pour eux à la base.
Et d’un point de vue plus technique, ce projet a permis de travailler leur éducation aux médias : les importances de l’ambiance sonore, les scènes découpées, les trucages,… Nous avons pu faire le lien avec les vidéos qu’ils voient sur internet et leur apprendre que tout ce qu’ils voient n’est pas toujours la réalité.