Rencontre interprofessionnelle : L’état de stress post-traumatique dans les violences conjugales

Rencontre interprofessionnelle : L’état de stress post-traumatique dans les violences conjugales

Le service provincial Violences Egalité Genres en Hainaut (VEGHa) organisait sa traditionnelle journée annuelle de rencontre inter-professionnelle, avec l’ensemble de ses partenaires, le 19 décembre dernier, à Quaregnon. 

Les missions de VEGHa

Mais tout d’abord un rappel de l’une des missions de ce service provincial fédérateur.

Tout au long de l’année, le service propose des partenariats et collaborations aux différents opérateurs qui oeuvrent dans les domaines de la lutte et de la prévention des violences conjugales.

Rassemblant les travailleurs des mondes judiciaires, associatifs, sociaux, médicaux, … plusieurs fois par an autour d’une même table, le service permet ainsi à ces univers de se rencontrer et de réfléchir ensemble à unir leurs énergies, à partager de bonnes pratiques, à tisser des ponts entre leurs différents réseaux, afin de s’orienter vers une amélioration constante des moyens de lutte et de prévention de cette problématique.

Dans trois grandes régions du Hainaut : les arrondissements de Charleroi, Mons et Tournai, les acteurs se réunissent 3 à 4 fois par et en fin d’année, une seule réunion réunit l’ensemble des opéateurs ou leur délégation.

Voici le bilan des enseignements de cette journée 2022, sur base des échanges entre ces opérateurs de terrain. 

La thématique principale de cette journée : l’état de stress post-traumatique 

Les violences sexuelles et/ou conjugales sont la deuxième cause de stress post-traumatique (ESPT).

Selon une enquête menée en Europe, 43% des femmes ont subi une forme de violence psychologique de la part d’un partenaire ; une sur quatre des violences sexuelles ou physiques.

Après une phase de choc, après un état de stress aigu, survient l’ESPT, parfois plusieurs mois après les faits, qui se marque par des troubles du comportement, de la personnalité, voire des tendances suicidaires.

Face à cela, les opérateurs de terrain se trouvent bien démunis…

Même si leurs pratiques d’écoute, de résilience sont des attitudes qui peuvent contribuer à une première libération face au déni, à la honte, à la culpabilité des victimes.

Cette journée a donc permis à la plate-forme provinciale « violences faites aux femmes » qui rassemble des opérateurs de terrain, de trouver de nouveaux outils pour lutter contre les « processus de domination conjugale » que représentent ces actes.

Des formations, des certificats existent, mais c’est l’élément humain qui prime.

Et les opérateurs de terrain doivent se protéger, tant ce qu’ils entendent peut être terrifiant…

Photo d'Anne Verheyleweghen; Sarah Ammendola; Lauriane Fabry

Remerciements 

Merci aux personnes qui ont participé à cette journée riche d’enseignements et de partage. 

Monsieur Eric Massin – Député provincial en charge de l »Action sociale en Hainaut qui était représenté.

Et aux intervenant.e.s :

Intervention : « Le trauma : Approche théorique et signes cliniques de l’ESPT »

Par Mesdames Anne Verheyleweghen; Sarah Ammendola; Lauriane Fabry – Psychologues – Clinique du Trauma

Intervention: « Particularités de l’ESPT chez les victimes de violences conjugales » par le Professeur Serge Garcet – Responsable académique du Certificat en victimologie clinique – ULiège

Intervention: « Prise en charge des victimes d’ESPT »

Par M. Raphaël Gazon – Psychologue clinicien et psychothérapeute cognitivo-comportementaliste – Directeur du Centre PEPS-E.

Ainsi qu’aux personnes qui ont apporté leurs témoignages.

 

Une journée internationale pour un combat quotidien : stop aux violences faites aux femmes

Une journée internationale pour un combat quotidien : stop aux violences faites aux femmes

Le 25 novembre est la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. À cette occasion, de très nombreuses activités de sensibilisation auront lieu dans le Monde, en Belgique et dans le Hainaut.

Beaucoup de Communes participeront à la large interpellation de la population.

Par exemple, Charleroi verra entre autres des rubans blancs géants flotter sur plusieurs façades de ses lieux emblématiques jusqu’au 6 décembre. Du 27 au 29 novembre, du côté de  Frameries, Colfontaine et Quaregnon, les populations seront sensibilisées à ce phénomène. À Colfontaine, des témoignages d’hommes se levant contre les violences faites aux femmes se répandent sur les réseaux sociaux. En Wallonie picarde, ce sont des expositions, des projections, des ateliers, des hommages aux victimes qui auront lieu.

Et parmi les actions les plus emblématiques, le Collectif Mirabal Belgium donne rendez-vous à la population pour une manifestation nationale à Bruxelles, ce dimanche 28 novembre. 

Stoppons la violence conjugale

Et à l’occasion du 25 novembre, les pouvoirs publics et le secteur de lutte contre les violences faites aux femmes invitent la population à épingler le ruban blanc aux vêtements, à coller un sticker sur sa voiture ou à personnaliser sa photo de profil sur les réseaux sociaux, en guise de soutien aux victimes féminines de violences mais aussi, afin de démontrer que l’on lutte personnellement contre ces violences. 

Car ces violences, physiques, sexuelles mais aussi morales ou psychiques, ne sont pas anodines et empoisonnent le quotidien de millions de femmes à travers le monde, voire anéantissent des vies, parfois dès le plus jeune âge.

L’Organisation des Nations Unies Femmes atteste que la violence à l’égard des femmes et des filles est l’une des violations des droits humains les plus systématiques et les plus répandues. Selon un examen mondial des données disponibles en 2013, 35 % des femmes dans le monde ont subi des violences physiques et/ou sexuelles entre partenaires intimes ou des violences sexuelles en dehors du partenaire.

En ce qui concerne la Belgique et plus particulièrement la partie francophone, selon une étude wallonne parue en 2016 (les résultats de la prochaine étude à ce sujet devrait être publiée en  2022):

  • En Wallonie, près de 28 000 femmes déclarent avoir subi, au cours des 12 derniers mois, des violences physiques et/ou sexuelles.
  • Plus de 25% des coups et blessures volontaires rapportés aux parquets ont lieu au sein du couple.
  • Plus d’1 femme sur 4 qui passe par un hébergement en maison d’accueil a entre 18 et 25 ans.

Mais encore:

  • 7 225 affaires pour coups et blessures volontaires dans le couple sont entrées dans les parquets correctionnels en Wallonie en 2014 (hors Eupen).
  • Plus d’1/4 des coups et blessures volontaires rapportés aux parquets ont lieu au sein du couple.
  • En 2014, en Wallonie, 1 389 affaires de viol sont entrées dans les parquets correctionnels, soit environ 4 affaires par jour.
  • Dans 5 affaires d’homicides conjugaux sur 6, le prévenu est un homme.

Le site internet des Nations-Unies rapporte des chiffres plus récents et non moins terrifiants; dont voici quelques extraits:

  • Chaque jour, 137 femmes sont tuées par un membre de leur famille. On estime que sur les 87 000 femmes qui ont été intentionnellement tuées en 2017 dans le monde, plus de la moitié (50 000) l’ont été par un partenaire intime ou un membre de leur famille. Plus d’un tiers (30 000) des femmes intentionnellement tuées en 2017 l’avaient été par leur partenaire intime actuel ou par un ex-partenaire [4]
  • Les femmes adultes représentent près de la moitié (49 pour cent) de toutes les victimes de trafic d’êtres humains repérées dans le monde. Les femmes et les filles dans leur ensemble constituent 72 pour cent des victimes, les filles représentant plus des trois quarts des enfants victimes de la traite. La plupart des femmes et des filles victimes du trafic le sont à des fins d’exploitation sexuelle [7].
  • Au moins 200 millions de femmes et de filles âgées de 15 à 49 ans ont subi des mutilations génitales féminines dans les 31 pays où se concentre cette pratique. La moitié de ces pays sont situés en Afrique de l’Ouest. Il existe toujours des pays où la mutilation génitale féminine est quasi universelle, puisque plus de 9 filles et femmes sur 10 de la tranche d’âge 15-49 ans y ont subi une excision [9].

Les statistiques complètes se trouvent sur cette page.

Colloque de sensibilisation à la lutte contre les violences faites aux femmes

En ce qui concerne l’institution provinciale,

le service provincial Violences Egalité Genres en Hainaut accompagne notamment les professionnels qui interviennent dans ce domaine. 

Vegha peut également former gratuitement les intervenants sociaux, paramédicaux, scolaires, policiers, judiciaires,… à repérer les signes de violences conjugales ou domestiques et à mettre en place les premiers réflexes nécessaires afin de faire face à ce phénomène.

Informations : Vegha – 071 447 211info.vegha@hainaut.be

Quelques actions en cours ce 25 novembre 2021 : 
 
CAV – Ville de Charleroi
Association avec les gardiens de la Paix (GDLP) > Distribution de badges, pin’s et sifflets blancs « Stop à la violence » durant leurs missions qui couvrent différents lieux de l’entité (pas que le Centre Ville)
 
Planning Familial de Frameries : 
Une distribution de 200 badges et 200 pins au sein de l’adobus, présent tous les mardis au Lycée Libiez de Colfontaine
 
PCS de la Ville de Soignies:
Constitution du groupe « REACTiVES », oeuvrant pour l’application de la Convention d’Istanbul et la lutte contre les violences faites aux femmes. Cette année, différentes activités sont prévues à l’occasion du 25/11 (Actions de sensibilisation et distribution au personnel communal. Partenariat avec Vie Féminine. Le 30/11, stands d’animation ? (pas plus d’info)
 
PCS de Dour : 
Distribution badges et pin’s à la sortie des écoles secondaires (Athénée et Centre Scoalire Don Bosco) 22/11 et présence sur le Marché de Quiévrain, le 23/11
 
Femmes Prévoyantes Socialistes 
Sensibilisation du monde sportif, l’équipe féminine du Rugby de Frameries va mener une sensibilisation auprès des équipe féminines des autres club (Tournai, Mons, St-Ghislain, Soignies) > Les FPS viennent en appui de cette sensibilisation mais n’en sont pas les organisatrices.
 
D’autres actions seront bien évidemment menées par ces associations incontournables que sont les FPS, Vie Féminine et le Vif Borain. Voici les liens web : 
 

À noter aussi en ce 25 novembre 2021, le gouvernement wallon annonce de nouveaux moyens afin de venir en aide aux victimes:

COMMUNIQUE DE PRESSE

102 nouveaux logements en Wallonie pour les femmes victimes de violence.

A l’heure actuelle, les places de logements durables pour les femmes víctimes de violences conjugales ou intrafamiliales demeurent insuffisantes. Dans le cadre du plan de relance et du plan égalité hommes-femmes 20-24 de la Wallonie, le Gouvernement a décidé de renforcer ces offres de logement en faisant notamment collaborer des coopératives immobilières d’économie sociale à cet enjeu de société.

Sous l’impulsion de la Vice-Présidente, Ministre de l’Economie sociale, de l’Action sociale et des Droits des femmes, Christie Morreale, deux appels à projets lancés en 2021 viennent d’être clôturés. Plus d’une centaine (102) de nouveaux logements seront ainsi déployés en Wallonie en 2021 et 2022 pour les femmes victimes de violences et leurs enfants :

67 nouvelles places d’hébergement d’urgence en « centre d’accueil » seront créées d’ici la fin de l’année 2021 à travers le financement de personnel complémentaire pour permettre l’ouverture de ces places.

35 places en « semi-autonomie » seront ouvertes courant 2022 après validation du gouvernement et grâce à plusieurs coopératives d’économie sociale. Ces dernières, actives dans le secteur de l’immobilier, vont en effet acquérir de logements privatifs à destination des femmes victimes de violences et de leurs enfants. Elles agiront et travailleront en étroite collaboration avec les organismes spécialisés dans l’accueil et l’accompagnement des femmes victimes de violence en Wallonie et devront proposer des loyers modérés à ce public fragilisé. Ces logements de «semi-autonomie » s’inscrivent dans un parcours de post-hébergement, c’est-à-dire dans le processus de reconstruction sur le long terme de l’autonomie des femmes victimes de violence.

Un montant total de 1.455.000 euros a été dégagé pour permettre la mise en place de ce dossier d’envergure. Pour rappel, la Wallonie compte aujourd’hui 879 places d’accueil pour les femmes victimes de violences et leurs enfants. Avec ce nouveau grand projet, c’est donc près de 12% de nouvelles places qui seront créées sur l’ensemble du territoire wallon.

« Avec la création de plus de 100 nouvelles places d’accueil, la Wallonie agit aujourd’hui fortement et durablement pour mieux accompagner les femmes et leurs enfants en situation de détresse. En augmentant les places d’accueil d’urgence, les femmes vont pouvoir retrouver un sas de décompression et se reconstruire petit à petit. Les logements privés de « semi-autonomie » vont à la fois permettre de désengorger les maisons d’accueil mais surtout permettre aux femmes de faire les premiers pas pour un nouveau départ. La participation déterminante des Entreprises d’économie sociale à cet enjeu majeur de société constitue également une réelle plus-value sociétale », conclut Christie Morreale.

 
Mieux identifier la violence domestique

Mieux identifier la violence domestique

Vous êtes un.e professionnel.le, travaillant avec des citoyens dans le Hainaut ?

Vous travaillez pour une association, un centre PMS, un CPAS, une institution, une structure d’aide ou d’accueil du public…?

Alors vous êtes peut-être en contact avec des victimes ou des auteur.e.s de violences domestiques, aussi appelées « violences conjugales » ou « violences intrafamiliales ».

Et le service provincial Violences, Egalité, Genres en Hainaut (VEGHA)peut vous aider à identifier ces violences et à apporter une intervention de première ligne, afin d’orienter les personnes vers les services adéquats.

Ce module de formation est gratuit.

Cette formation porte spécifiquement sur la violence conjugale.

Elle peut être organisée et adaptée à la demande, et aborder les situations liées plutôt aux victimes, aux enfants, aux auteur.e.s,…

Elle est dispensée par Samantha Guetof, criminologue et chargée de projets au sein du service. 

Contenu  de la formation

Violences conjugales

  • Définition
  • Préjugés et chiffres
  • Types
  • Conflit vs violence
  • Cycle de la violence
  • Signes chez les personnes

Que faire? Qui contacter?

  • Références de professionnels
  • Dépôt de plainte
  • Soucis principaux des intervenants

Lieu des formations

  • en présentiel dans les locaux de votre organisation (moyennant 10 inscrits minimum. Limité à 15 personnes maximum) dans le respect des normes sanitaires.

  • en présentiel dans nos locaux situés sur le site provincial de Marcinelle (moyennant 10 inscrits. Limité à 15 personnes maximum) dans le respect des normes sanitaires.

  • en visioconférence (moyennant 10 inscrits. Limité à 20 personnes maximum).

 

 

 

 

Dates des prochaines séances

 

  • 21 octobre 2021 : visioformation reportée en présentiel – appelez le service pour vous inscrire à une séance ultérieure.

 

  • 25 novembre 2021 : COMPLET  – en présentiel

 

 

 

 

Inscriptions

 

Envoyez un mail à l’adresse info.vegha@hainaut.be

Contactez VEGHA au siège de la Direction générale de l’Action sociale du Hainaut.

071 447 211.

 

Foule

Adresse de nos locaux

Rue de la Bruyère, 157

6001 Marcinelle

Selon une étude rapportée par Amnesty International:

Chaque année, plus de 45 000 dossiers (de violence conjugale) sont enregistrés par les parquets en Belgique;

31% des femmes ont subi des violences physiques de la part d’un partenaire ou d’un non-partenaire depuis l’âge de 15 ans;

Une femme sur cinq (22%) a été victime de violence physique et/ou sexuelle de la part de son partenaire ou ex-partenaire, depuis l’âge de 15 ans;

43% des femmes ont subi une forme de violence psychologique ou des comportements abusifs de la part d’un partenaire;

Selon des chiffres du Conseil de l’Europe, la proportion de femmes ayant subi des violences entre partenaires (en ce compris le harcèlement) atteindrait les 45%;

Par ailleurs, un couple sur huit est confronté à des violences d’ordre psychologique en Belgique.

Ressource externe : un nouvel outil pour promouvoir la diversité dans le monde professionnel

Ressource externe : un nouvel outil pour promouvoir la diversité dans le monde professionnel

Vous souhaitez développer l’aspect inclusif de votre environnement de travail, de votre entreprise, de votre service ?

Vous êtes travailleur.se et vous voulez en savoir plus sur vos droits ?

 

UNIA lance ediv, un outil numérique regorgeant de ressources afin de promouvoir un environnement professionnel diversifié et inclusif.

 

Unia, c’est un service public belge qui lutte contre la discrimination mais aussi, pour l’égalité et pour la protection des droits fondamentaux. 

Ce centre interfédéral vient de lancer un site internet basé sur un thème très intéressant pour les citoyens mais aussi les employeurs: « La diversité et l’inclusion sur votre lieu de travail ».

Ressources documentaires, lois, conseils, guides de bonnes pratiques, possibilités de formation, outils et témoignages,… 

Ce véritable vademecum numérique permet une orientation concrète pour employeurs et travailleurs.

Ce site internet peut être utile pour :

  • répondre aux questionnements;
  • aider à faire face aux situations délicates et parfois difficiles;
  • créer ou préserver un environnement de travail, prônant la diversité des profils de travailleurs et le respect de l’intégrité de chacun.

Afin de lutter contre les discriminations, au sexisme, au racisme, aux stéréotypes liés aux travailleurs à besoins spécifiques, …. au travail, ce site internet vaut sans aucun doute le détour.

Visitez le site EDIV.