Portrait de Thomas, un travailleur à besoins spécifiques accompagné par Hainaut Job Coaching
Avoir un emploi lorsque l’on est un travailleur à besoins spécifiques, en raison d’une déficience ou d’un trouble, c’est possible. Le handicap ne doit pas empêcher de trouver un travail.
De nombreux employeurs sont motivés par l’accueil de nouveaux collègues, tout en adaptant le cadre de travail. Des aides sont d’ailleurs prévues pour eux, afin de faciliter le recrutement.
Pour accompagner cette démarche et faire en sorte que les étapes de l’embauche se déroulent au mieux, les personnes en situation de handicap et les employeurs peuvent compter sur l’équipe de Hainaut Job Coaching.
L’équipe de ce service provincial accompagne l’insertion professionnelle des travailleurs en situation de handicap.
Et en tant que partenaire, elle conseille et guide également les entreprises dans tout le parcours d’embauche.
En voici un bel exemple avec un reportage vidéo qui présente Thomas Desmet, jeune travailleur qui présente des troubles du spectre autistiques.
Accompagné par le SUSA et par Hainaut Job Coaching, il a pu décrocher un contrat de travail à durée indéterminée en janvier 2024 à la Cellule de Développement Durable de Hainaut Enseignement.
Le recrutement : un travail d’équipe
« Hainaut Job Coaching a été très précieux et Serge (Job Coach) a toujours été très disponible, très humain. C’est une belle relation de confiance et j’ai été très heureux de lui apprendre que j’étais engagé » témoigne Thomas, la nouvelle recrue.
Son responsable, Renaud Servotte, détaille comment s’est passé ce recrutement à son niveau: « Je n’avais aucune idée du processus. Hainaut Job Coaching a été là pour me guider, notamment au niveau des démarches avec l’AVIQ. S’il n’avait pas été là, j’aurais été, c’est vrai, un peu perdu. Il a aussi fallu convaincre ma hiérarchie » se souvient-il. « Le service agit vraiment comme un facilitateur et permet de répondre à des questions concernant les aides auxquelles l’employeur a droit, le fonctionnent administratif et institutionnelle,… Et l’équipe de HJC a aussi maintenu tout le monde en confiance ».
Hainaut Job Coaching n’était pas le seul service à accompagner l’insertion de Thomas dans son cadre de travail : « Le Service Interne de Prévention et de Protection au Travail (SIPPT) a également contribué grandement à la réussite de ce projet. Ensemble, ils ont fonctionné comme les 2 faces du même pièce ».
De son côté, Thomas Desmet est reconnaissant par rapport aux trois opérateurs qui l’ont soutenu : « Hainaut Job Coaching, le SIPPT et la Fondation SUSA m’ont beaucoup rassuré au fil du temps, surtout sur le côté administratif qui me paraissait effrayant, terrifiant même ! Être soutenu dans ce parcours a été essentiel. Tout le monde a été super cool ! »
Les aménagements raisonnables
L’accueil d’un travailleur à besoins spécifiques implique notamment une réflexion, une analyse de ce qui est faisable ou pas dans le cadre de travail, les méthodes, les horaires,…
Ce sont ce que l’on appelle des « aménagements raisonnables ».
Et c’est l’une des missions de Hainaut Job Coaching de repérer les opportunités d’adapter les conditions de travail, de manière acceptable pour les employeurs.
Exemple concret dont bénéficie Thomas : le temps de travail.
Employé 3 jours, c’est-à-dire 24h par semaine, les troubles autistiques de Thomas l’amènent à devoir prendre des temps de repos réguliers, son travail étant pointu, notamment au niveau du traitement de nombreuses données, de leur analyse et de leur traitement.
Renaud porte ainsi une grande attention à l’état de fatigue de Thomas : « Si c’est une tâche habituelle, ça va; mais les nouvelles interactions me fatiguent plus. Renaud voit très vite quand je suis fatigué. Alors j’ai différentes techniques comme la méthode Pomodoro. Ce sont des périodes de travail coupées de temps de repos : je travaille 25 minutes et puis je prends 5 minutes de pause et cela convient. Donc, c’est vrai que parfois je suis fatigué mais je suis très heureux vraiment. Je suis content d’être au travail ».
Renaud complète : « On essaie d’autonomiser Thomas au maximum et on le laisse trouver les techniques qui fonctionnent le mieux pour lui. Pour certains points, quand Thomas est arrivé au début, on devait l’aider, lui dire de poser son sac par exemple car il le gardait sur lui, des petites choses comme ça ».
Un travail sur les compétences relationnelles a aussi été mené avec beaucoup de transparence par les collègues de Thomas :
« On a aussi travaillé avec lui sur le tact, la communication, la diplomatie, l’humour,… Et puis, c’est devenu un agent comme les autres, il n’y a aucune différence » affirme-t-il. « La marge de progression est importante, que ce soit au niveau du travail, du comportement, de la fatigue et dans la conception de sa mission. Il a pris confiance, il fait même des propositions d’amélioration pour d’autres collègues. Dans notre service, on communique par l’humour, notre équipe est très dynamique et bienveillante et il l’a compris assez vite. D’ailleurs il nous fait beaucoup rire. L’un de ses talents est la sociabilité. On a facilement envie de l’aider, il met les autres en confiance et il se considère comme « normal » .
Thomas enchaîne : » Mais la confiance en soi, on l’acquiert aussi grâce à la bienveillance des collègues! J’ai appris à m’adapter au contexte, aux collègues surtout par mimétisme. J’ai appris à les écouter – vraiment les écouter – et à les comprendre. Pour ça, j’ai du m’intéresser aussi au travail des autres ».
Le rôle de Hainaut Job Coaching
Serge Fauville est donc Job Coach et accompagne ces projets d’emploi inclusif, quel que soit la déficience et le trouble que présentent les travailleurs. Son service, organisé par l’institut médico-pédagogique provincial de Marchienne-au-Pont, est mobile dans le Hainaut.
Il en dit plus sur le rôle qu’il a joué aux côtés de Thomas et de Renaud :
« Tout d’abord, Thomas a débuté son insertion par le biais des contrats de bénévolat au SUSA, c’est ce qui lui a permis de se mettre le pied à l’étrier. Nous sommes allés présenter notre service à Mons, au siège de Hainaut Enseignement, qui a fait appel à nous pour en savoir plus sur les contrats d’adaptation professionnelle pour Thomas. Il fallait en effet dégager un temps partiel qui soit adapté aux besoins spécifiques qu’impliquent ses troubles. Puis, nous avons suivi la mise en place des 3 contrats successifs d’adaptation professionnelle, avec l »accord de l’AVIQ, car Thomas évoluait très positivement. L’octroi des primes a finalement été accordé (pour en savoir plus sur les primes, contactez Hainaut Job Coaching) et Thomas a pu signer son CDI le 1er janvier 2024″.
Echanges d’informations à haute fréquence, réunions tous les mois et demi, conversations au téléphone, … Serge et ses collègues Job Coaches mettent des plans d’action en place avec des réunions d’évaluation et font le point très régulièrement.
La question-clé à poser au travailleur tout au long du processus : » Comment te sens-tu? »
Heureux de ce beau succès pour Thomas, Serge a aujourd’hui le sourire : » Thomas a bluffé tout le monde. Aujourd’hui, c’est lui qui apprend à ses collègues comment fonctionne l’imprimante 3D, il est devenu expert en sa matière. Il a gagné en assurance, il s’adresse à tout le monde… Il atteint ses objectifs et on est stupéfait ! C’est véritablement une belle réussite, grâce aussi à la Province de Hainaut qui a cru en Thomas ».
Et en parlant des employeurs, ceux-ci sont suivis avant, pendant et après l’embauche :
« Les employeurs qui souhaitent engager des travailleurs à besoins spécifiques dans leur structure reçoivent des primes à l’intégration mais aussi, d’adaptation professionnelle. Dans le cadre du contrat de formation, 70% du salaire est remboursé et il n’y a pas de cotisations ONSS pendant la durée du contrat. Il existe également une prime d’ajustement des conditions du travail (anciennement prime de compensation) pendant un certain temps : tout ce qu’on a préconisé pour favoriser le bien-être au travail est aussi subsidié par l’AVIQ ».
Le travailleur aussi est accompagné après la signature du contrat : « On continue à suivre le dossier entre 6 mois et 1 an en tant que personnes de confiance. Par exemple, nous suivons toutes les étapes administratives liées à un nouvel emploi, l’inscription à la mutuelle, … Nos bénéficiaires ont besoin de cette référence, de ce repère car nous sommes des personnes de confiance » précise-t-il.
« Je sais que pour Thomas, le SUSA continuera également à l’accompagner au niveau du développement de son autonomie. Le SIPPT va quant à lui assurer la mise en œuvre du protocole d’aménagements raisonnables. À un moment, on passe la main au travailleur qui vole de ses propres ailes et il n’aura plus besoin de notre service. Les graines ont été semées, il faut que la plante continuer à pousser ».
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Si vous aussi vous avez des besoins spécifiques et souhaitez trouver du travail,
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Par email : hainautjob.coaching@hainaut.be
