Le 25 novembre est la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. À cette occasion, de très nombreuses activités de sensibilisation auront lieu dans le Monde, en Belgique et dans le Hainaut.
Beaucoup de Communes participeront à la large interpellation de la population.
Par exemple, Charleroi verra entre autres des rubans blancs géants flotter sur plusieurs façades de ses lieux emblématiques jusqu’au 6 décembre. Du 27 au 29 novembre, du côté de Frameries, Colfontaine et Quaregnon, les populations seront sensibilisées à ce phénomène. À Colfontaine, des témoignages d’hommes se levant contre les violences faites aux femmes se répandent sur les réseaux sociaux. En Wallonie picarde, ce sont des expositions, des projections, des ateliers, des hommages aux victimes qui auront lieu.
Et parmi les actions les plus emblématiques, le Collectif Mirabal Belgium donne rendez-vous à la population pour une manifestation nationale à Bruxelles, ce dimanche 28 novembre.
Et à l’occasion du 25 novembre, les pouvoirs publics et le secteur de lutte contre les violences faites aux femmes invitent la population à épingler le ruban blanc aux vêtements, à coller un sticker sur sa voiture ou à personnaliser sa photo de profil sur les réseaux sociaux, en guise de soutien aux victimes féminines de violences mais aussi, afin de démontrer que l’on lutte personnellement contre ces violences.
Car ces violences, physiques, sexuelles mais aussi morales ou psychiques, ne sont pas anodines et empoisonnent le quotidien de millions de femmes à travers le monde, voire anéantissent des vies, parfois dès le plus jeune âge.
L’Organisation des Nations Unies Femmes atteste que la violence à l’égard des femmes et des filles est l’une des violations des droits humains les plus systématiques et les plus répandues. Selon un examen mondial des données disponibles en 2013, 35 % des femmes dans le monde ont subi des violences physiques et/ou sexuelles entre partenaires intimes ou des violences sexuelles en dehors du partenaire.
En ce qui concerne la Belgique et plus particulièrement la partie francophone, selon une étude wallonne parue en 2016 (les résultats de la prochaine étude à ce sujet devrait être publiée en 2022):
- En Wallonie, près de 28 000 femmes déclarent avoir subi, au cours des 12 derniers mois, des violences physiques et/ou sexuelles.
- Plus de 25% des coups et blessures volontaires rapportés aux parquets ont lieu au sein du couple.
- Plus d’1 femme sur 4 qui passe par un hébergement en maison d’accueil a entre 18 et 25 ans.
Mais encore:
- 7 225 affaires pour coups et blessures volontaires dans le couple sont entrées dans les parquets correctionnels en Wallonie en 2014 (hors Eupen).
- Plus d’1/4 des coups et blessures volontaires rapportés aux parquets ont lieu au sein du couple.
- En 2014, en Wallonie, 1 389 affaires de viol sont entrées dans les parquets correctionnels, soit environ 4 affaires par jour.
- Dans 5 affaires d’homicides conjugaux sur 6, le prévenu est un homme.
Le site internet des Nations-Unies rapporte des chiffres plus récents et non moins terrifiants; dont voici quelques extraits:
- Chaque jour, 137 femmes sont tuées par un membre de leur famille. On estime que sur les 87 000 femmes qui ont été intentionnellement tuées en 2017 dans le monde, plus de la moitié (50 000) l’ont été par un partenaire intime ou un membre de leur famille. Plus d’un tiers (30 000) des femmes intentionnellement tuées en 2017 l’avaient été par leur partenaire intime actuel ou par un ex-partenaire [4]
- Les femmes adultes représentent près de la moitié (49 pour cent) de toutes les victimes de trafic d’êtres humains repérées dans le monde. Les femmes et les filles dans leur ensemble constituent 72 pour cent des victimes, les filles représentant plus des trois quarts des enfants victimes de la traite. La plupart des femmes et des filles victimes du trafic le sont à des fins d’exploitation sexuelle [7].
- Au moins 200 millions de femmes et de filles âgées de 15 à 49 ans ont subi des mutilations génitales féminines dans les 31 pays où se concentre cette pratique. La moitié de ces pays sont situés en Afrique de l’Ouest. Il existe toujours des pays où la mutilation génitale féminine est quasi universelle, puisque plus de 9 filles et femmes sur 10 de la tranche d’âge 15-49 ans y ont subi une excision [9].
Les statistiques complètes se trouvent sur cette page.
En ce qui concerne l’institution provinciale,
le service provincial Violences Egalité Genres en Hainaut accompagne notamment les professionnels qui interviennent dans ce domaine.
Vegha peut également former gratuitement les intervenants sociaux, paramédicaux, scolaires, policiers, judiciaires,… à repérer les signes de violences conjugales ou domestiques et à mettre en place les premiers réflexes nécessaires afin de faire face à ce phénomène.
Informations : Vegha – 071 447 211 – info.vegha@hainaut.be
À noter aussi en ce 25 novembre 2021, le gouvernement wallon annonce de nouveaux moyens afin de venir en aide aux victimes:
COMMUNIQUE DE PRESSE
102 nouveaux logements en Wallonie pour les femmes victimes de violence.
A l’heure actuelle, les places de logements durables pour les femmes víctimes de violences conjugales ou intrafamiliales demeurent insuffisantes. Dans le cadre du plan de relance et du plan égalité hommes-femmes 20-24 de la Wallonie, le Gouvernement a décidé de renforcer ces offres de logement en faisant notamment collaborer des coopératives immobilières d’économie sociale à cet enjeu de société.
Sous l’impulsion de la Vice-Présidente, Ministre de l’Economie sociale, de l’Action sociale et des Droits des femmes, Christie Morreale, deux appels à projets lancés en 2021 viennent d’être clôturés. Plus d’une centaine (102) de nouveaux logements seront ainsi déployés en Wallonie en 2021 et 2022 pour les femmes victimes de violences et leurs enfants :
67 nouvelles places d’hébergement d’urgence en « centre d’accueil » seront créées d’ici la fin de l’année 2021 à travers le financement de personnel complémentaire pour permettre l’ouverture de ces places.
35 places en « semi-autonomie » seront ouvertes courant 2022 après validation du gouvernement et grâce à plusieurs coopératives d’économie sociale. Ces dernières, actives dans le secteur de l’immobilier, vont en effet acquérir de logements privatifs à destination des femmes victimes de violences et de leurs enfants. Elles agiront et travailleront en étroite collaboration avec les organismes spécialisés dans l’accueil et l’accompagnement des femmes victimes de violence en Wallonie et devront proposer des loyers modérés à ce public fragilisé. Ces logements de «semi-autonomie » s’inscrivent dans un parcours de post-hébergement, c’est-à-dire dans le processus de reconstruction sur le long terme de l’autonomie des femmes victimes de violence.
Un montant total de 1.455.000 euros a été dégagé pour permettre la mise en place de ce dossier d’envergure. Pour rappel, la Wallonie compte aujourd’hui 879 places d’accueil pour les femmes victimes de violences et leurs enfants. Avec ce nouveau grand projet, c’est donc près de 12% de nouvelles places qui seront créées sur l’ensemble du territoire wallon.
« Avec la création de plus de 100 nouvelles places d’accueil, la Wallonie agit aujourd’hui fortement et durablement pour mieux accompagner les femmes et leurs enfants en situation de détresse. En augmentant les places d’accueil d’urgence, les femmes vont pouvoir retrouver un sas de décompression et se reconstruire petit à petit. Les logements privés de « semi-autonomie » vont à la fois permettre de désengorger les maisons d’accueil mais surtout permettre aux femmes de faire les premiers pas pour un nouveau départ. La participation déterminante des Entreprises d’économie sociale à cet enjeu majeur de société constitue également une réelle plus-value sociétale », conclut Christie Morreale.