À Charleroi, le long des quais de Sambre, une « Tempête d’amour » est annoncée dans les prévisions, de septembre à novembre de cette année.
Cette exposition d’art dit « différencié » met à l’honneur les talents et travaux de deux artistes masculins : Remigio Rosani et Patrick Hermans.
À découvrir: leur rencontre artistique autour des concepts de l’intimité, de la volupté, de la beauté sombre,….
L’exposition est accessible du 26/9 au 25/11/2022.
Présentation de ces artistes hors du commun.
Rémigio Rosani
Rémigio Rosani est né à Boussu en 1957, Il est élevé par ses tantes en Italie, puis au décès de sa mère, vers 1979, il intègre l’atelier d’art plastique du Roseau Vert de Marchipont.
« Depuis quelques années, après de nombreux voyages, la piste de la sexualité jusqu’ici occultée, est pleinement empruntée » explique Sophie Vincent, organisatrice de l’exposition.
» Son champ graphique érotique et grand ouvert, inscrit une libération et se construit comme vecteur d’émancipation. Pulsion, désir et projection se donnent aux pastels secs dans une réjouissance qui maintient les possibilités affranchies.
L’intimité exposée est cadencée par une vision de la vie lumineuse en alternance avec des états d’âme plus sombres. La valeur qu’il attribue à la couleur se joint, sans affrontement aux formes créatives, héritières incontestables de l’art brut. Son approche formelle témoigne d’une évolution élargie qui ne fait pas fausse route, l’enlacement est charnel, les corps sont sexués, les scènes vivent un rythme animé. La nudité est fantasmée, troublante et désarmée, elle assiste son idéal dans tous ses tableaux d’expériences sensuelles. Chaque partie du corps amorcée se positionne avec ardeur, jusqu’à s’emboîter à l’autre, on se touche sans détours. C’est aussi le plaisir de se confondre.
Dans son inspiration, la concentration de détails est abondante et rejoint, avec franchise, le jeu insatiable de lignes qui, tracées en contour, initie la scène, nourrit l’ambiance et remplit l’espace. Notre œil spectateur est repu.
Rémigio Rosani est l’énonciateur d’un registre voluptueux, sensuel et audacieux qui ne ménage pas l’imaginaire. Ici, nous faisons la proposition d’un regard sur sa vérité.
Les titres qu’il donne à ses œuvres sont comme une fenêtre ouverte sur la scène prometteuse qui s’annonce « Atlantide d’amour » « 2 hommes pour 3 femmes » « La nuit d’amour » « L’amour cheval ».
Sans doute le dessin permet-il à cet artiste hors norme, de contourner sa discrétion délicate et posée.
Rémigio Rosani expose en Belgique, en France, et flotte, en ce moment en espoir sur Lausanne ».
Patrick Hermans
Patrick Hermans, est né à Nivelles, en 1974. Il fréquente les ateliers du club Théo Van Gogh depuis plus de quinze ans.
Durant sa jeunesse, c’est la peinture qui l’a interpellé, trois années au sein de l’Académie des Beaux-Arts de Binche ont matérialisé sa conception du portrait. Puis c’est l’Académie des Beaux-Arts de Charleroi qui lui apprend l’image en vidéo.
« Dans son chez lui, il se crée des habitudes quotidiennes avec la peinture, la toile ne lui est pas étrangère. L’écriture et la musique viennent nourrir ses expériences créatrices » détaille Sophie Vincent.
« Les portraits physiques de Patrick Hermans apparaissent de face, dégagés de toute inutilité, le spectateur est d’emblée, mis en présence du personnage qui lui est présenté et c’est la narration qui s’engage.
On se forge presqu’immédiatement une idée assez précise sur l’être évoqué par l’artiste. Les traits du visage, le vêtement, mais surtout l’expression mène celle/celui qui regarde, au portrait « moral » célébré.
Dans une palette diversifiée, Patrick Hermans convoque nombre de mines sobres, l’observateur est amené à porter toute son attention sur le visage. L’artiste y déploie une multitude de tournures, en lien direct avec l’émotion, laquelle confère à l’œuvre un caractère qui touche à l’âme.
Femme aux traits simiesques, traces tribales, beauté sombre et tourmentée. Femme tragique, solitaire et profonde. Femme qui dit sans un mot, mais femme qui dit.
Aussi, sa galerie de physionomies renferme des hommes qui cherchent, redoutent, questionnent, surprennent, il y a ceux qui ont peur et ceux qui font peur.
Aucun doute, Patrick Hermans s’est engagé pleinement dans le portrait réaliste, il a observé, mémorisé, et s’est exécuté. On s’attend presqu’à découvrir une voix, un geste tant le trait est convaincant, appuyé.
Pour lui, une page raconte un portrait, et nous avons décidé de les accrocher en multiple comme si un dialogue amoureux s’installait entre tous les personnages.
Et si au fond, Patrick Hermans avait détourné inconsciemment la suggestion de l’auto-portrait ? S’est-il retrouvé projeté ? »
« Tempête d’amour » fait du lien autour de la Journée Mondiale de la Santé Mentale, les deux artistes présentés donnent à voir l’identité de leur ligne, tracée et guidée par une acuité singulière.
Les rapprocher, dans cette dissemblance, nous est apparu, engageant. Il ne s’agit pas ici, de comparer les êtres, les pensées, ni de jouer d’une quelconque course à la beauté de l’expression.
C’est l’histoire de deux hommes, au parcours de vie différent, que l’art a raccordé et porté dans une ouverture sur leur intimité, autour de la forme amoureuse ».
Pour toutes les infos sur cette exposition : 071 64 10 61
sophie.vincent@hainaut.beAccès gratuit de 8h à 12h et de 13h à 16h du lundi au vendredi.