« Les Sens’ationnels » présentent leur création originale :

« Comme moi ».

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Les Sens’ationnels, ce sont des jeunes, de 14 à 17 ans, élèves à l’école secondaire d’enseignement spécialisé de Ghlin.

Habitués des concours de chant et autres projets musicaux, leurs professeurs ont relevé le défi en 2021/2022, de les accompagner dans la création …. d’un rap!

Avec des prix déjà remportés, notamment au Grand Prix de la Chanson de Charleroi, à Ghlin, on valorise la culture de la musique et de la performance artistique. Et après deux ans d’annulation d’événements, lors de la rentrée 2021/2022, l’idée des élèves a été de se lancer dans une toute autre direction…

Chanelle Blondiau, 17 ans, malentendante, explique :

« On a voulu créer un rap sur nos différences parce que nous sommes dysphasiques, sourds/malentendants ou aveugles. Moi, je veux montrer qu’en étant sourd, on peut avoir une communication et qu’on aimerait pouvoir communiquer face-à-face, même avec les personnes qui sont différentes de nous ».

Accompagnés par 6 de leurs professeurs et soutenus par la direction, les élèves ont ainsi choisi de s’approprier ce style musical comme moyen d’expression.

Quoi d’autre pour faire passer un message engagé ? Tout restait alors à faire : la musique, les paroles, l’enregistrement son, le clip,…

La réflexion et l’écriture

Anne-Michelle Maistriau, éducatrice – économe ; Gladys Gerin, professeure de Français ; Boris Wambach, professeur de musique ; Julie Defreyst, professeure de Philosphie et Citoyenneté ; Emilie Pouillon, professeure de sciences  et Amaru Thomas, professeur en horticulture ont ainsi été embarqués dans ce projet qui a démarré dès septembre. Gladys se souvient :

« Nous professeurs avons tendance à gommer leurs différences car à nos yeux, ce sont des élèves comme les autres. Il fallait pourtant écrire sur le thème de la différence. Donc c’était compliqué au départ !

Alors, nous avons débattu et beaucoup parlé avec les élèves, en essayant de discerner les difficultés dans leur vécu mais aussi, leur ressenti. Ce n’est pas nous qui le vivons alors, nous ne savons ce qu’ils ressentent au fond… Et c’est grâce à tous ces échanges qu’ils ont écrit le texte, qui était prêt en janvier « 

Chanelle détaille l’intention de ces paroles :

« On veut sensibiliser les gens au fait qu’on sait s’exprimer, on sait communiquer, on ne fait pas « rien ».

Le but c’est vraiment de faire passer le message : malgré nos différences, on peut faire beaucoup de choses comme chanter, danser, signer, …. ! »

La composition musicale

Boris Wambach a accompagné ce projet dans son rôle de professeur de musique et donc aussi, de musicien.

« Au début, nous avons essayé de composer une musique. C’était un peu plus complexe car on n’avait pas vraiment le matériel pour le faire. Mais nous avons quand même tenté avec certains instrumentaux de rap. Il fallait cependant que ça satisfasse tout le monde et ce n’était pas toujours le cas (rires). Alors, nous sommes allés piocher des raps libres de droits. Et au fur et à mesure, sur base des conseils des élèves, nous en avons écouté plusieurs et ils ont fait le tri. Nous avons d’ailleurs appris plein de choses sur le rap grâce à eux. Comme ce qu’était le « trap rap » par exemple ! C’était vraiment enrichissant et très rapide car en février, c’était déjà presque au point ».

Et grâce aux partenaires du projet, dont la Direction générale de l’Action sociale, le projet peut avancer vers des étapes plus professionnelles, avec le concours de la Direction, de la Coordination générale et de services provinciaux qui vont le soutenir de manière inconditionnelle.

L’enregistrement sonore

En mars, l’enregistrement et le mixage sont organisés à l’Atelier M35 de manière professionnelle. Sean, Fauvine, Evan, et tous les autres vivent alors une incroyable expérience…  Mais aussi certains profs qui prêtent leur voix aux chœurs !

Découvrez ici les coulisses de cet enregistrement, grâce au reportage de notre service communication.

L’interprétation en langue des signes

Il fallait ensuite préparer le clip mais aussi une représentation au Concours de talents extraordinaires qui allait avoir lieu le 6 mai à Charleroi. Il allait de soi que le morceau devait être signé pour être accessible à tous. Julie Defresyt et Emillie Pouillon s’y attèlent; mais pas seules…

« Nous nous sommes installées au calme avec les élèves sourds. Nous avions  besoin de leur aide car on a peut-être plus de vocabulaire qu’eux au départ mais ils ont des expressions bien à eux. Alors, ensemble, on y est arrivés » explique Julie.

« Il fallait aussi traduire des métaphores comme « Je suis sur mon nuage » donc là, ce n’est pas un mot de vocabulaire, c’est une image. Donc, on a vraiment eu besoin d’eux » complète Emilie.

Objectif : signer le clip avec un encart « comme dans le JT ».

La première performance

C’est le grand jour le 6 mai et l’excitation et le stress sont à leur paroxysme…

Sur scène, devant près de 350 personnes, ils présentent tous leur morceau pour la première fois …  Avec un public conquis, ils remporteront haut la main le Prix du Jury du concours des talents extraordinaires 2022.

Comme on peut le découvrir dans ce reportage, à 3’ 06’.

Le clip

Le tournage du clip s’enchaîne dès la semaine du 9 mai avec l’équipe du service communication de la Province de Hainaut qui a réalisé le tournage et le montage. Une journée de travail pour les cadreurs et photographes mais aussi les acteurs du jour qui se prêtent au jeu avec beaucoup de professionnalisme.

Découvrez ce clip et surtout, partagez-le allègrement !

La leçon du projet

Et les enseignants dans tout cela ? Que retenez-vous de ce projet ? Les voix des professeurs se mélangent :

« De l’amitié, de la solidarité, une expérience humaine incroyable et des élèves adorables ! Ils nous ont tous bluffés. Ils sont venus pendant les temps de midi, les temps d’études…. Pour répéter.

Certains, introvertis, ont tout à coup pris de l’assurance et se sont simplement sentis bien. Si nous avions quelque chose à demander au public, partagez ce clip au maximum ! »

POUR EN SAVOIR PLUS SUR CE PROJET :

Ecole provinciale secondaire d’enseignement spécialisé du CPESM

Rue du Temple, 2  – 7011 Ghlin – Tél : 065 408 850